Mission EBOLA - Renfort sanitaire à l'aéroport de Conabry (Guinée)

Actualité publiée le 19/10/2015 dans La vie au CHSL

L’Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (EPRUS) a été institué le 5 mars 2007 pour répondre avec efficacité aux différentes menaces sanitaires graves, en France et à l’étranger, en facilitant l’organisation et le déploiement des forces de santé en cas de crise sanitaire exceptionnelle.

 L’EPRUS participe à la protection et au secours de nos concitoyens, des français expatriés à l’étranger, mais aussi des populations meurtries, dans le monde, dans le cadre de l’aide humanitaire d’Etat.

Devenir Réserviste

Devenir réserviste sanitaire est une démarche volontaire et un acte citoyen. C'est accepter, en accord avec son employeur, d'être formé à l'urgence sanitaire et de devenir potentiellement mobilisable en cas de catastrophe sanitaire.

 

Témoignage de Madame Chantal BIZE - Aide-Soignante - S.S.R. 1 - Site du Loroux-Bottereau

En janvier 2015, je quitte la France pour Conakry en Guinée. Ma mission avec EPRUS : Aider et soutenir les équipes sanitaires guinéennes en poste à l’aéroport ainsi qu’assurer une supervision.

La mission était de courte durée (des rotations de 3 semaines pendant plusieurs mois).

4 personnes à chaque fois :

  • un médecin,
  •  une infirmière,
  • 2 aides soignantes.

 Notre vigilance était plus pointue. Nous avons donc essayé de dynamiser les équipes pour qu’il n’y ait aucune faille dans le système de surveillance des passagers arrivant ou partant d’un vol.

 Cette surveillance consistait :

Toutes personnes entrant dans l’aéroport : personnel au sol naviguant, Police, Douane, passagers,  etc... , devaient se soumettre à 2 prises de température et à un questionnaire spécial sur les contacts éventuels avec un malade « EBOLA », famille de malade ou même enterrement non sécurisé. Alors seulement, avec cette carte de renseignements remplie (sur laquelle nous notions la température), le personnel pouvait aller travailler et les passagers enregistrer leurs bagages.

Au moment de l’embarquement, nouvelle prise de température avant de pouvoir accéder à l’avion.

Si par malheur, une personne affichait 38°, elle était immédiatement sortie du groupe et réquisitionnée. Pour nous, il était essentiel de rechercher d’autres signes pouvant faire penser à « EBOLA ». Si aucun autre signe n’était détecté, le passager pouvait repartir chez lui 48 heures sous surveillance. Le cas s’est produit une seule fois.

S’il y avait des signes associés, alors il nous aurait fallu déclencher le protocole de protection et de transfert dans un centre de soin (CTE). Pendant 21 jours nous aurions eu à surveiller toutes les personnes ayant été en contact avec ce passager ; cela ne nous est jamais arrivé !

 Autre vigilance : La surveillance des bidons de chlore qui se trouvaient à chaque endroit d’arrivée de passagers, de personnels visiteurs.

Surveillance de la dilution du chlore, des étiquettes, des bidons, des mauvais fonctionnements éventuels, vérifier que le chlore était bien mélangé régulièrement car nous l’avions en poudre ; s'il n’était pas brassé régulièrement, il restait au fond et alors le lavage des mains ne pouvait être satisfaisant. Il fallait vérifier que chaque personne, quelle qu'elle soit, fasse vraiment un lavage des mains car par chance le virus « EBOLA » est très sensible au chlore (Javel).

Notre médecin assistait à de nombreuses réunions. Nous l’accompagnions à tour de rôle.

Ces réunions consistaient à mettre en place des «  stratégies de combat » contre la maladie « EBOLA ».

 Notre mission sanitaire sur place a été fortement appréciée.

 J’ai rencontré des gens merveilleux au sein de l’équipe sanitaire Guinéenne.